Au bout de 6 ans de blog, vous savez maintenant à quel point j’aime aller à la rencontre du producteur, de l’artisan, de l’artiste. En plus de me faire découvrir un univers différent à chaque fois, ça m’aide à combattre ma timidité, à m’ouvrir aux autres (je suis maintenant presque totalement guérie :p ). Voila un moment que je suivais le projet Maison Luquet, un forgeron installant son atelier à Munster, via une campagne de crowdfunding puis via les réseaux sociaux. Quand ils nous ont contacté pour nous inviter à découvrir leur activité, j’étais au TA-QUET. J’espère pouvoir relater cette expérience avec autant de passion qu’eux en mettent dans leur belle activité… (en vérité, j’ai tellement aimé ce week-end que je me met la pression fois mille pour cet article).
C’est Soumeya, la « femme du forgeron », qui m’a contactée. (j’aime pas définir quelqu’un en « femme de » mais je vous situe le contexte.) Le feeling a tout de suite été évident, et déjà pour cela, j’avais hâte de la rencontrer, elle, Simon, leur chat roux, leurs enfants, leur univers à eux. On est partis avec deux amis dans nos bagages (quand on a l’occasion de partager nos expériences, on le fait bien volontiers, encore merci la #luquetfamily), direction Munster pour le week-end. Objectif : assister à un stage de forge, et rencontrer aussi des femmes forgerons (c’était le week-end du 8 mars 😉 ). Après s’être retrouvé autour d’un bon café, on s’équipe pour aller à la forge. Chaussure de sécu, lunettes, tablier de cuir, gants, faut pas déconner avec la sécurité.
Au programme d’aujourd’hui, la fabrication d’une hache pour un contributeur de la cagnotte crowdfunding. (C’est beau quand même, n’empêche, le mec va avoir une hache unique de fou, et en plus fabriquée par plein de gens qui viennent partager autour de la forge.). Difficile de s’imaginer que les deux morceaux de métal tout simples posés devant nous vont devenir un outil tranchant ! Ce jour la, Magali et Valentin assistent au stage, et Camille qui travaille actuellement à l’Écomusée d’Alsace, vient aussi prêter main forte. Autant de filles que d’hommes dans l’atelier ! Pas si étonnant, car le métier attire de nouveaux profils, des jeunes, des femmes, des reconversions aussi. Tout ce monde là est attiré par les même choses : le retour aux matériaux bruts, l’envie de créer quelque chose de ses mains, la maîtrise des outils et des éléments, et puis aussi les relations avec les autres (échanges entre professionnels, services aux particuliers). Et quand on sort d’une journée comme celle là on comprend pourquoi 🙂 (Quand je reviens de ce genre de reportage, j’ai toujours envie de me reconvertir ! ) Comme quoi, c’est pas une histoire de gros bras et de testostérone, mais d’abord de partage, d’envie et de passion, cette histoire. #gogirls #youcandoit
Sous les directives et conseils de Simon, chacun se met au travail. Il faut d’abord donner la bonne forme au morceau de métal, puis le plier, l’étirer, ajouter la seconde pièce… Beaucoup d’effort pour frapper au marteau, ainsi que des aller-retour dans le four. (impressionnant, de voir le métal devenir incandescent ! Clairement, je faisait pas la fière). Un stage ici, c’est comprendre le fonctionnement de la forge mais aussi le maniement des outils, les positions à adopter pour ne pas se faire mal, et pour travailler en groupe autour de l’enclume sans se bousculer. Le tout dans la bonne ambiance, on rigole bien, tout en faisant gaffe à ce qui se passe autour de nous. (Sécurité on a dit). Ce qui est intéressant dans le métier de taillandier, c’est de devoir fabriquer ses outils pour fabriquer d’autres outils… pour ensuite entretenir les outils des autres 🙂 ( un service d’affûtage est aussi proposé aux particuliers : plus besoin de jeter des vieux outils, ici, on affûte, répare, requinque les outils vieillissants !) ( la prochaine fois, j’amène le vieux couteau de mon grand-père !)
Etienne et Xavier ont aussi tenté l’exercice 🙂
Simon est spécialiste du damas (les bijoux en damas qu’il fait, des bombes !) mais est très polyvalent. Attention cependant de ne pas confondre avec le métier de coutelier 😉 Le métier de taillandier nécessite de savoir travailler tous les matériaux et tous les aspects de la fabrication de l’outil : le métal bien évidemment, mais aussi le bois pour les manches de haches ou de marteaux, le cuir pour un fourreau de sabre, la corne pour des détails esthétiques… Bref, un métier où on touche à tout !
Il ne faudrait pas que j’oublie de vous montrer le résultat de cette dure journée de travail, quand même 🙂
Vous l’aurez compris, j’ai adoré ma découverte du métier de forgeron taillandier avec Simon et Soumeya, vous aussi vous pouvez à votre tour découvrir Maison Luquet !
- Pour une occasion spéciale, la commande d’un objet cadeau
- Pour découvrir le métier lors d’un stage, ou pour fabriquer un objet vous même avec l’aide de Simon, dans la bienveillance et enrobé d’une belle couche d’humour
- Pour venir faire restaurer de vieux outils
On vous parle très prochainement dans un autre article, du gîte des Luquet, véritable cocon dans une belle maison qui en a vu passer des histoires, vu son grand âge. Et comme dormir c’est bien mais manger et boire c’est encore mieux, on vous partagera les bonnes adresses qu’ils nous ont fait découvrir à Munster. #teasingdefou
( MERCI à vous, les Luquets, pour votre accueil 10 étoiles. Cœur sur vous, sur les lasagnes, les crêpes mille trous et les enfants qui parlent comme des grands )
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