Emilie Rosique – Tapissière d’Art à Belfort

Cette année, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Franche-Comté nous a contacté pour nous proposer, à Cécile et moi, un partenariat plutôt original : participer à l’opération « Artisan d’un jour », pour découvrir le temps d’une demi-journée ou une journée un métier de l’artisanat de notre choix. Après moult réflexion mon 2ème choix s’est finalement avéré être le meilleur. Je suis allée à la découverte d’Emilie Rosique, tapissière d’Art à Belfort.

Emilie est basée juste à côté de la porte de Brisach, dans un petit local plein de charme que la lumière traverse allègrement. Je suis passée plusieurs fois devant ces vitrines à l’occasion de balades en vieille ville ou pendant le marché aux puces, sans jamais faire vraiment attention. Cette opération Artisan d’un Jour m’aura permis d’oser pousser la porte de cet atelier et d’y découvrir un métier passionnant ! Je m’y suis même rendue avec ma maman, car c’est elle qui me transmet peu à peu le virus brocante et amour des vieux objets, et j’ai trouvé que tout cela était un peu lié…

Théoriquement, je devait « pratiquer » le métier pendant 3 heures de temps, mais l’organisation a été un peu floue donc je n’ai pu que participer à un petit atelier. (fixer des sangles, ce qui à l’air simple mais qui nécessite un sacré coup de main !) A vrai dire, ce n’est pas grave, il y avait du monde dans l’atelier et, timide que je suis, j’étais un peu gênée. De plus, je préfère mille fois observer la personne travailler !  J’ai donc chercher à en apprendre plus sur le parcours d’Emilie, car je considère toujours le fait d’ouvrir sa boutique comme une initiative hyper courageuse. (aller, j’ose même dire « sacrément couillue ».)

Emile a la trentaine, jeune et dynamique. La tapisserie, ce n’est pas son premier métier. En effet, elle a travaillé 12 ans dans le domaine du transport (rien à voir donc) avant de se réorienter. Elle est partie en formation en Lorraine, dans les Vosges, région reconnue pour l’excellence de son savoir-faire dans l’ameublement. Douée, elle bénéficie d’une année de perfectionnement supplémentaire offerte par la région avant de revenir s’installer en Franche-Comté, et même ici, à Belfort. (J’avoue qu’en l’écoutant parler, l’idée de me lancer dans l’artisanat m’a traversé deux secondes l’esprit, juste avant qu’elle ne détaille le contenu de la formation qui n’a pas l’air facile ! )

J’aime sa philosophie, sa façon de voir les choses : elle met du coeur à l’ouvrage et s’investit pour chacun des sièges qu’elle retape. Elle donne une seconde vie à l’ancien, elle revisite le moderne, tout en prenant garde à travailler au maximum avec des matériaux locaux et avec des collègues du coin. Elle réalise des travaux de rénovation : vous pouvez lui emmener vos trouvailles de brocante, ou encore les vieux fauteuils des grands parents défraichis (les fauteuils, pas les grands-parents), pour cela, il vous faudra patienter minimum trois mois (la rénovation complète d’un fauteuil prend beaucoup de temps !). Elle travaille aussi sur ses propres projets qu’elle met en vente ensuite en boutique. Certaines pièces déjà toutes prêtes et d’autres que vous pouvez acquérir et faire customiser à votre goût. Les choix des tissus est dingues, il y en à pour tous les goûts (même pour l’extérieur) !

Effectivement, une pièce travaillée par Emilie a un coût. Tout dépends du travail réaliser, c’est du cas par cas. Pour une rénovation complète, comptez jusque 650 à 950€ (notez qu’il vous en coutera souvent moins qu’à Roche Bobois où votre fauteuil ne collera pas forcément à votre papier peint.)

Bref, Emilie est une personne passionnée et passionnante que je vous invite à découvrir si vous passez à la vieille ville. Elle a pour projet de monter des cours / atelier pour apprendre à rénover soi-même et j’espère grandement qu’elle pourra mener ça à bien car je serai la première à m’y précipiter !

Je remercie bien évidemment la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Franche-Comté de nous avoir donné cette opportunité, qui me donne encore bien plus envie de découvrir d’autres talents locaux !

Photos : Etienne Kopp

 

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